Après avoir perdu 35 % en deux mois et demi, l’action Quantum Genomics profitait mercredi d’un net regain d’intérêt. Dans des volumes deux fois supérieurs à la moyenne habituelle sur une séance, l’action grimpait de 7,87 % en matinée. La société biopharmaceutique massicoise a indiqué avoir recruté plus de la moitié des patients prévus dans l’essai de phase 2a sur son principal produit QGC001, ceci quatre mois avant le délai maximal qu’elle s’était fixé. Un tiers des patients ont même complètement terminé l’étude.
Cet essai rassemblera au total une trentaine de patients souffrant d’hypertension artérielle de grade 1 ou 2 (selon la classification OMS qui va jusqu’au grade 3). Mené dans le cadre d’un programme subventionné par l’Agence Nationale pour la Recherche, il se déroule dans quatre centres hospitaliers en France sous la direction du Prof. Michel Azizi de l’Hôpital européen Georges-Pompidou.
L’objectif pour Quantum Genomics est de démontrer que son produit peut constituer une solution thérapeutique pour des patients dont l’hypertension est mal voire pas du tout contrôlée (on estime qu’un dixième des patients hypertendus ne réagit pas même à un cocktail des traitements disponibles). En l’occurrence, il s’agit de personnes pour qui une tentative de traitement soit par antihypertenseurs de type IEC soit par antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II, ou sartans (tel l’Aprovel, qui fut l’un des best-sellers mondiaux de Sanofi/BMS avant d’être génériqué), a échoué.
Le principal critère d’évaluation est l’efficacité du QGC001 (en deux doses de 500 mg par jour) à l’issue de deux périodes de 4 semaines, séparées par un intervalle de 2 semaines, en comparaison avec à un placebo. Les effets pharmacodynamiques de la molécule sur plusieurs biomarqueurs seront aussi mis en évidence.
Les études menées jusqu’ici (incluant deux phases 1) suggèrent que le QGC001 a un triple effet hypotenseur via : l’augmentation de la diurèse, la diminution des résistances vasculaires et le contrôle de la fréquence cardiaque. Le produit est le premier représentant d’une nouvelle classe de molécules appelées Brain Aminopeptidase A Inhibitors (BAPAI) agissant au niveau cérébral en bloquant la formation de l’angiotensine III, une enzyme régulant à la fois la composition du sang et les paramètres dynamiques de la ciruclation du sang. Un dérèglement de la production de cette angiotensine III favorise l’hypertension.
Compte tenu de la progression du rectutement, le comité de surveillance de l’étude va être en mesure de se réunir d’ici un mois afin d’examiner les premiers résulats.
Pour les investisseurs, cela se traduit par une très bonne visibilité sur le calendrier puisque les conclusions des experts indépendants, en particulier concernant la tolérance du produit, seront communiquées durant la première quinzaine du mois d’octobre 2015.
Un autre catalyseur est susceptible d’intervenir à tout moment d’ici la fin de l’année : la possible signature d’un partenariat autour du GQC101, dans le domaine de la santé animale. En effet, le composé étudié dans la prévention de l’insuffisance cardiaque chez le chien a donné lieu en juin dernier à des “résultats positifs” (bien que non encore détaillés). Un laboratoire vétérinaire, non divulgué, a acquis une option pour prendre la licence du produit dans cette indication, et dispose de six mois pour le faire après les résultats.
Enfin, toujours avant la fin de 2015, Quantum Genomics pourrait publier des données in vivo pour QGC011 (un combo BAPAI + IEC) et QGC006 (BAPAI de seconde génération, au pouvoir inhibiteur 10 fois plus puissant que QGC001).
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