Du mieux pour Genfit. Sans actualité particulière, l’action de la société loossoise a clôturé mercredi à 35,3 euros, en hausse de 1,44 % sur la journée (soit la même performance que le CAC 40). Un séance qui permet donc de réduire à moins de 6 % son retard depuis début septembre. Pour la valeur, l’actualité pourrait cependant s’accélérer dans le courant du mois. D’autant que la saisonnalité est habituellement favorable.
Septembre est un mois réputé favorable pour recommencer à investir en Bourse. L’adage qui commande de vendre en mai (Sell in May and go away) conseille ensuite de revenir sur les actions à partir du week-end du St Leger Stakes (Come Back on St Leger’s Day). Signalons à ce titre que l’édition 2015 du St Leger, la plus ancienne course hippique du monde, se déroule samedi prochain : Order Of St George et Storm The Stars sont pour l’heure favoris chez les bookmakers pour succéder à Kingston Hill.
S’agissant des sociétés de biotechnologies cotées, les indices sont plutôt bien orientés en septembre ; +2,5 % en moyenne sur le Nasdaq Biotech au cours des dix dernières années, et stabilité de l’Euronext Biotech. Mais au sein de l’univers européen, Genfit tend à se distinguer plus particulièrement au cours du neuvième mois de l’année.
En moyenne, sur les huit années depuis son introduction en Bourse, l’action Genfit a gagné 13,5 % en septembre. Parmi les autres biotechs tricolores disposant d’un historique au moins aussi long (Nicox, Cellectis, Diaxonhit, Innate, Onxeo, Transgene et Valneva), aucune n’affiche une telle performance.
Par trois fois au cours des six dernières années, Genfit a même enregistré une performance mensuelle supérieure à 39 % :
Un évènement pourrait bien décider du score qu’affichera le titre en septembre 2015 : les retombées de la participation de Genfit à la Morgan Stanley Global Healthcare Conference, laquelle se tient du 16 au 18 au Grand Hyatt New York.
Après la publication des premiers résultats de son essai de phase 2b sur GFT505 (élafibranor), où le principal critère d’évaluation n’avait pu être atteint de façon statistiquement significative, le titre a fortement chuté, perdant encore plus de la moitié de sa valeur par rapport aux sommets historiques de février 2015. Néanmoins, la direction a assuré le marché de son intention de lancer une phase 3 dès la fin de l’année. Dans les grandes lignes, il s’agirait d’intégrer 1500 patients présentant un score de NASH d’au moins 4 et un profil de risque cardio-vasculaire élevé, évalués sur 18 à 24 mois. Cependant, avant de pouvoir déposer une demande en ce sens auprès des autorités règlementaires, Genfit doit préalablement dévoiler l’intégralité des données de GOLDEN505. Selon Genfit, une publication de ces résultats dans une revue scientifique à comité de lecture était prévue pour l’été.
Pour la crédibilité de cette ambition, il est crucial que Genfit communique prochainement et de façon convaincante. Or, la conférence Morgan Stanley Healthcare semble l’occasion révée pour mettre l’accent sur les bonnes données de sécurité d’élafibranor par rapport à la concurrence.
Il se trouve que l’analyste spécialisé de la banque a attribué un conseil de sous-pondérer à l’américain Intercept Pharmaceuticals, souvent désigné comme le concurrent le plus avancé dans le traitement de la NASH avec son acide obéticholique (reconnu “Breakthrough Therapy” par la FDA, c’est-à-dire le statut le plus exigeant qui soit de la part de l’autorité sanitaire US).
Contrairement au consensus, Morgan Stanley juge en effet que l’examen en cours par la FDA de la demande de mise sur le marché de l’OCA dans une maladie rare, la cirrhose biliaire primitive (probablement renommée cholangite biliaire primitive à l’avenir, le terme de cirrhose étant en fait impropre) risquait bien de mettre en évidence des effets indésirables sur le taux de lipides dans le sang. “Qui plus est, nous pensons que cet examen pourrait entraîner des implciations négatives vis-à-vis de son potentiel dans la NASH, qui représente le principal marché potentiel du médicament et représente 80 % de la valeur actualisée d’Intercept”, a indiqué l’analyste (voir l’article de StreetInsider résumant cet avis négatif sur Intercept).