La biotech gantoise Ablynx, qui a clôturé l’exercice 2015 avec dans ses caisses 236,2 millions d’euros de liquidités, s’apprête à recevoir 8 millions d’euros de la part du laboratoire Boehringer Ingelheim, au titre du passage en phase clinique d’un nouveau composé, possible traitement de l’insuffisance rénale chronique.
Le laboratoire allemand, partenaire d’Ablynx depuis 2007, a fait part du démarrage d’un essai de phase 1 (destiné à établir la sécurité et la pharmacocinétique) d’un composé à base de Nanobody (Nanobody, ou Nanocorps, est une marque déposée d’Ablynx désignant une nouvelle classe de protéines thérapeutiques issues de fragments d’anticorps à domaine unique) ciblant le récepteur de chimiokine CX3CR1.
Le début de l’essai déclenche un versement de 8 millions d’euros en faveur d’Ablynx, et porte à sept le nombre total de Nanobodies en développement clinique, tant en interne chez Ablynx que chez ses partenaires.
Les chimiokines sont des protéines jouant un rôle important dans l’orchestration de la réponse immunitaire en contrôlant notamment la mobilisation des cellules immunitaires, telles que certaines cellules myéloïdes impliquées dans le processus inflammatoire et le développement des cancers (plus d’info : Sébastien Jacquelin, Etude du rôle du récepteur de chimiokine CX3CR1 dans la mobilisation monocytaire induite par chimiothérapie, Université Paris Sud – Paris XI)
Le Nanobody anti-CX3CR1, désigné BI 655088, bloque le fonctionnement du récepteur couplé aux protéines G (GPCR) CX3CR1, que les anticorps actuels ont du mal à cibler. En bloquant l’activité du CX3CR1, on pourrait inhiber le le processus inflammatoire incriminé notamment dans l’insuffisance rénale chronique.
Ce Nanobody est le second dont Boehringer Ingelheim lance le développement clinique cette année après BI 836880, un Nanocorps bi-spécifique ciblant à la fois les récepteurs du facteur de croissance de l’endothélium vasculaire et de l’angiopoiétine 2 (anti-VEGF et anti-Ang2) en phase 1 dans les tumeurs solides.