Gilead Sciences (GILD) a annoncé recourir à un financement de 5 milliards $ sous forme d’emprunt en fin de semaine dernière. Ceci suggère une offensive imminente, à un moment ou la société se trouve sous pression pour trouver une nouvelle croissance.
En 2014, Gilead avait procédé à un emprunt de 8 milliards $ suivi d’un emprunt de 10 milliards $ en 2015 dans le but de réaliser de la croissance externe. Cette année, nous sommes dans le même schéma et cette même volonté affichée par le management pour trouver un relais de croissance.
Le leader mondial biotech se trouve dans l’obligation d’acquérir des actifs qui lui permettent de compenser la baisse sur sa franchise VHC, d’améliorer son BPA (bénéfice par action), et de générer davantage de cash flow dans le futur. Ce sont en tous cas les principaux reproches de Wall Street à l’égard d’une société resplendissante en 2014-2015 mais qui peine en 2016. Le cours de Gilead a atteint récemment son plus bas niveau depuis Juin 2014 – le titre est en baisse de 12% sur 6 mois, 28% sur 1 an (-20% en 2016).
La société vient de connaître deux trimestres consécutifs de baisse de son Résultat Net et de son Chiffre d’Affaires (voir graphique ci-dessous). Il y a donc urgence pour trouver un souffle nouveau, et ce ne sera possible que par le biais d’un rachat (son pipeline ne disposant pas de blockbuster en stade avancé). Or, cet emprunt répond justement aux inquiétudes du marché et de lancer une offensive, de la même manière qu’en 2014 et 2015.
Les spéculations montent sur la cible
Ce qui tranche en 2016, par rapport aux emprunts de 2014 et 2015, est avant tout le montant qui est bien inférieur aux années précédentes. Le choix de Gilead concernera-t-il une seule société ? La (ou les) cible(s) sera-t-elle une société en développement, sans produit sur le marché, ou bien une société plus mature disposant déjà d’AMM et donc de revenus ?
Ensuite, dans quelle spécialité se renforcera Gilead ? L’ oncologie ? Les maladies du foie ? La fibrose ? La rhumatologie ? Ou bien un nouveau domaine dans lequel n’est pas établi – comme les maladies orphelines ?
Une chose est certaine: avec son dernier financement, Gilead dispose désormais d’une montagne de cash d’environ 29,5 milliards $. Dernièrement, de nombreuses rumeurs ont circulé sur la future proie. Parmi elles, on peut citer :
Incyte (INCY)
Vertex (VRTX)
Intercept (ICPT)
Alnylam (ALNY)
Alexion (ALXN)
Medicines (MDCO)
BioMarin (BMRN)
Kite (KITE)
Celgene (CELG)
Dernièrement, Tesaro (TSRO) et Clovis (CLVS) sont aussi apparues comme des proies potentielles suite à des déclarations de la part de la direction de Gilead sur un intérêt dans le domaine des PARP (en oncologie) ce qui a valu à ces titres de connaître une phase de spéculation (le français Onxeo dispose également d’un programme PARP – voir notre article). On pourrait citer également Genfit (GNFT) qui a un produit en phase 3 dans la NASH et dont le cours a connu un Pic dans la matinée du 16 Septembre. Ou bien également Galapagos (GLPG), qui a connu 3 séances de forts rebonds les 14-15-16 Septembre derniers et dont la société est en partenariat avec Gilead sur son filgotinib (voir notre article sur le partenariat de Décembre 2015).
Quoi qu’il en soit, on devrait en savoir très prochainement. Les managers de la société doivent être en ce moment-même entrain de négocier un (ou des accords). Réponse dans les prochains jours ou les prochaines semaines.