Et de trois : Pharnext a annnoncé à son tour l’enregistrement de son document de base afin de s’introduire en Bourse. C’est actuellement la troisième société de biotechnologies, avec CleveXel et GenSight Biologics, en instance de lancer “sous réserve des conditions de marché” une introduction en Bourse. Ces trois biotechs visent toute le compartiment Alternext, le marché à règlementation allégée.
Fondée en 2007 par Daniel Cohen et Ilya Chumakov, précurseurs de nombreuses découvertes fondatrices de la génomique moderne (dont la première carte du génome d’un individu), Pharnext a déjà levé plus de 34 millions d’euros auprès d’actionnaires privés et de fonds de venture capital, dont le spécialiste de la santé Truffle Capital.
La société développe de nouveaux traitements appelés pléomédicaments. Développé au cours des 30 dernières années, ce concept se distingue de la monothérapie en permettant le traitement simultané de plusieurs cibles biologiques. Ce sont des combinaisons synergiques à faibles doses de médicaments déjà approuvés dans d’autres maladies. L’objectif est de mieux traiter un nombre plus important de patients avec un coût abordable.
Avec cette approche, Pharnext cible des maladies neurodégénératives sévères (rares ou plus fréquentes) actuellement sans solution thérapeutique satisfaisante telles que la maladie de Charcot-Marie-Tooth (de type 1A) ou la maladie d’Alzheimer.
Le premier candidat pléomédicamant de Pharnext, PXT3003, a commencé sa phase 3 pour la maladie de Charcot-Marie-Tooth de type 1A, pour des résultats attendus au second semestre 2018. PXT864, le second candidat, est en cours de développement dans la maladie d’Alzheimer. Ce composé vient de démontrer en phase 2a des résultats préliminaires encourageants. Une nouvelle étude phase 2 internationale est prévue au premier semestre 2017 sur un plus grand nombre de patients, pour des résultats attendus fin 2019/début 2020.
Ces opérations feraient suite aux IPO de la société suisse GeNeuro en avril et de la firme belge ASIT Biotech en mai, toutes deux en revanche sur le marché règlementé. Non sans difficultés, GeNeuro est parvenue à lever 33 millions (option de surallocation non exercée) et ASIT Biotech 23,5 millions (l’option de surallocation n’a pas expiré à ce stade, elle porterait la levée d’ASIT à 25,8 millions d’euros au total en cas d’exercice intégral, mais il est rare que les banques choisissent d’exercer l’option en cas de baisse du titre durant les premières séances de cotation ce qui est jusqu’ici le cas pour le spécialiste des allergies respiratoires).
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