Les titres spécialisés dans Ebola, qui fait des ravages en Afrique de l’Ouest, connaissent une poussée de fièvre. En plein course contre la montre, les chercheurs du monde entier tentent de trouver un traitement en un temps record (en quelques mois alors que généralement cela prend 5 à 10 ans). Après tout, il y a urgence. On observe en ce moment une progression parabolique des cas (70% en meurent).
Evolution du nombre de cas et de décès liés à Ebola depuis Mai 2014:
source: http://ebolastats.com/ (au 16/10)
Avant de s’imaginer mourir d’une fièvre hémorragique après avoir contracté le virus Ebola, les populations occidentales se voyaient périr de la grippe aviaire, ou A (H1N1). Le fait que l’épidémie actuelle d’Ebola, touchant presque exclusivement l’Afrique de l’Ouest, a pour l’instant rendu malade moins de 0,0002 % de la population mondiale, ne fait rien à l’affaire : tout est dans la psychose et le suivi pas à pas de l’épidémie par les grands médias. Mise en condition psychologique, l’opinion publique exige protection, aussi lointaine soit la menace !
Le sujet est particulièrement prégnant aux Etats-Unis où il est vrai un premier cas de contamination sur place a été confirmé courant Octobre. Une infirmière qui avait prodigué des soins à un malade revenant du Libera, Thomas Eric Duncan, été contaminée à son tour. Une enquête pour déterminer les conditions de prise en charge de ce malade (décédé depuis) est en cours car sa famille assure qu’il n’a pas reçu les meilleurs soins dès le départ. « Il y a eu une faille dans le protocole de protection, ce qui a causé l’infection», a reconnu le docteur Thomas Frieden directeur du CDC, un organisme fédéral de contrôle et de prévention des maladies. Une explication possible serait que le malade n’aurait pas déclaré son récent séjour au Liberia, l’un des pays au cœur de l’épidémie, ce que la famille dément.
Les sociétés cotées qui luttent contre Ebola dans le Thérapeutique
Aucun traitement disponible n’a pour l’instant fait ses preuves contre la maladie à virus Ebola. Néanmoins, toute une gamme de traitements potentiels sont en cours d’évaluation. Plusieurs sociétés cotées développent des candidats traitements dans le traitement d’ Ebola. Les plus connues sont la société Tekmira qui travaille avec le département américain à la Défense et dont le traitement TKM-Ebola a été administré à titre expérimental à des malades, Chimerix, BioCryst Pharmaceuticals, Newlink Genetics, Sarepta mais aussi GlaxoSmithKline.
Source: Washington Post
Même dans le cas, heureusement le plus probable, où les efforts sanitaires permettent de contenir la propagation de l’épidémie actuelle, ces sociétés sont dans une position intéressante car les autorités américaines (via les National Institutes of Health) subventionnent largement les recherches dan ce domaine. Au cours de la dernière décennie 170 millions d’euros ont été alloués à la recherche sur les fièvres hémorragiques, dont 91 millions de dollars spécifiquement sur Ebola. Dernièrement, Bill Gates et Mark Zuckerbarg ont donné 50 millions $ pour trouver un traitement. Miser sur les sociétés se consacrant exclusivement à la lutte contre Ebola présente toutefois un risque important puisqu’à la moindre annonce négative (comme le décès d’un patient traité) leur cours peut s’effondrer.
Il existe une alternative pour investir dans la lutte contre la maladie : les fabricants d’équipements de protection individuelle (EPI)
Comme à l’heure de la ruée vers l’or (ou les vendeurs de pioches et de pelles étaient les grands gagnants), les petits fabricants d’équipement médicaux pourraient en profiter le plus (le thérapeutique étant beaucoup plus aléatoire. On se souvient qu’en France le pic de la grippe A (H1N1) avait entraîné d’importantes commandes de masques en 2009. La société Sperian Protection (ex-Bacou Dalloz) en avait largement profité et fait l’objet d’une bataille boursière. Convoitée par Essilor, Speria avait reçu une offre de rachat de Cinven à 70 euros pièce puis de Honeywell à 117 euros. C’est logiquement l’américain qui l’avait emporté. Dans ce contexte, l’introduction en Bourse par le géant Kimberly-Clark (Kleenex…) de sa division Halyard Health devrait susciter un grand intérêt de la part des investisseurs. Cette division va être scindée du reste du groupe pour coter séparément à compter du 3 novembre. De la même façon, deux sociétés autres spécialisées pourraient profiter de cette recrudescence des craintes et engranger des commandes de la part du gouvernement fédéral: Lakeland Industries (LAKE); et Alpha Pro Tech (APT). Leur cours s’est déjà fortement apprécié mais peut être en sommes nous qu’au début vu la propension du marché à s’enflammer pour des thèmes frappants pour le grand public.