Pharnext se lance. Malgré l’onde de choc provoquée sur les marchés par le vote britannique pour la sortie de l’Union europenne, la société biopharmaceutique spécialisée dans les maladies neurodégénératives a annoncé lundi le lancement de son introduction en bourse sur Alternext. La firme espère retirer environ 36,4 millions d’euros de l’opération (en milieu de fourchette). Pharnext n’est pas seule à braver la conjoncture actuelle, puisque la société Enertime, spécialiste de l’efficacité énergétique, a lancé une opération -de plus petite envergure, 5 millions d’euros également en partie pré-souscrite- juste avant le référendum britannique. En revanche, l’IPO de Gensight et celle de l’équipementier sportif Abéo semblent mises en attente, a indiqué Reuters.
Dans le cadre de son introduction, Pharnext compte émettre 3036044 actions nouvelles, dans une fourchette indicative de prix de 10,82 à 13,20 €. La clause d’extension portant sur un maximum de 455406 actions nouvelles supplémentaires ainsi que l’option de surallocation jusqu’à 523717 titres, porteraient le volume total offert à un maximum d’un peu plus de 4 millions de titres, qui recevront le code mnémonique “ALPHA”, ISIN FR0011191287.
Pharnext bénéficie déjà d’engagements de souscription portant sur 23 millions d’euros, ce qui assure ainsi la couverture d’au moins les deux tiers de l’offre, en tenant compte du fait qu’une partie des fonds ont en fait déjà été avancés par le biais, il y a quelques jours, d’un prêt relais de 4,93 millions d’euros. Ces obligations seront remboursées en principal et intérêts par anticipation avec une prime de 12% de la valeur nominale de 10 euros (soit pour une valeur globale de 5,5 millions prime incluse), par compensation avec le prix des actions de la société qui seront souscrites.
Les engagements de souscription s’élèvent à un montant total de 23 millions d’euros, que Pharnext détaille comme suit :
a) 4,6 millions de la part d’actionnaires existants dont :
-fonds gérés par Truffle Capital pour 1,5 million d’euros (correspondant au même montant d’obligations relais) ;
-Zaka, le family office de Pierre Bastid (ex-patron et actionnaire de Converteam cédé à GE pour 2,7 milliards d’euros en 2011, qui a depuis investi notamment chez Cellecis et Carmat) pour 1,5 million d’euros, également par compensation des obligations relais ;
-Ipsen Pharma pour 1 million d’euros ;
-six autres historiques pour un montant global de 618720 euros.
b) 13,35 millions d’euros de nouveaux investisseurs dont :
-la société de gestion Financière Arbevel pour 5 millions d’euros ;
-la holding CBLUX du milliardaire Claude Berda (fondateur d’AB Production, producteur du Club Dorothée dans les années 1980) pour 3 millions d’euros (dont 2,7 millions par compensation des obligations relais déjà souscrites) ;
-la biotech belgo-néerlandaise Galapagos pour 2,7 millions d’euros ;
-l’Institut Mérieux pour 1 million d’euros ;
-le Groupe Dassault pour 1 million d’euros ;
-Trois personnes physiques (dont le PDG d’Eutelsat Michel de Rosen, depuis peu Président de Pharnext, à titre personnel) pour un montant global de 550000 euros.
En outre les fonds gérés par Truffle Capital, Pierre Bastid et Claude Berda se sont engagés à placer des ordres pour un montant global de 5 millions d’euros, ayant vocation à être réduits et limités au nombre d’actions nécessaires pour que l’ensemble de souscriptions reçues dans le cadre de l’offre représente 100% des actions nouvelles (hors clause d’extension).
L’offre vise à permettre à Pharnext de poursuivre ses activités de recherche pour la mise au point de traitements de certaines maladies neuro-dégénératives comme Charcot-Marie-Tooth et Alzheimer.
Le produit net (29,3 millions d’euros en milieu de fourchette de prix, hors montant libéré par compensation des obligations relais) doit servir pour 80% à financer l’ensemble des frais liés à l’étude de Phase 3 PLEO-CMT portant sur le traitement de la maladie de Charcot-Marie-Tooth de type 1A par PXT3003 (dont les résultats devraient être publiés au second semestre 2018) et de préparer et lancer une étude clinique pédiatrique sur ce même composé, ainsi que l’ensemble des frais liés à la préparation et au lancement de l’étude de Phase 2 à conduire (en principe à partir du second semestre 2017) dans le traitement de la maladie d’Alzheimer par PXT864. Enfin 20% de la levée servira à renforcer la structure financière de Pharnext (dont le remboursement des dettes financières), alors que la trésorerie disponible au 24 juin ne s’élevait plus qu’à 2,4 millions d’euros.
Au sein du secteur biotech, l’introduction de Pharnext serait la troisième cette année à Paris parès celle de la société suisse GeNeuro en avril et de la firme belge ASIT Biotech en mai, toutes deux sur le marché règlementé.
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