Dal Lab a développé un dispositif innovant dans le sevrage tabagique : un e-substitut nicotinique. L’occasion de nous entretenir avec les fondateurs de la société qui procède à une levée de fonds de 3 Millions d’euros…
- BiotechBourse.fr : Dal Lab est une Med Tech du sevrage tabagique. Pouvez-vous nous expliquer le concept ?
Alexandre LENORMAND : Nous avons fondé DAL LAB avec David MARTIN DIAZ et Leon CHEN en janvier 2020 sur un constat simple. Le tabagisme reste un problème majeur de Santé Publique malgré les produits d’aide au sevrage tabagique mis aujourd’hui à disposition des fumeurs.
Les substituts nicotiniques vendus en pharmacie ont été une solution remarquable mais ne correspondent pas à la majorité des fumeurs.
La e-cigarette quant à elle, qui a quand même fait cesser de fumer 700 000 français ces dernières années ne rassure pas les professionnels de la santé dans leur globalité et beaucoup d’entre eux restent à l’écart.
Ces constats nous ont amené, nous les fondateurs de Dal Lab, issus de l’industrie de la e-cigarette à entreprendre le développement d’un e-substitut nicotinique approuvé par les autorités de Santé via une AMM (autorisation de mise sur le marché pour un traitement médical) et qui sera prescrit par les professionnels de la santé et distribué en pharmacie.
- BiotechBourse.fr : Avez-vous quelques chiffres pour étayer l’opportunité du marché que vous ciblez ?
David Martin Diaz : Tout d’abord 30% des européens sont fumeurs et en moyenne, chaque année, 1/3 d’entre-eux tentent d’arrêter de fumer. Mais seuls 7 % réussissent sur une période de 6 à 12 mois.
Selon l’étude marketwatch, le marché européen des aides au sevrage tabagique, incluant les e-cigarettes, devrait atteindre 18,63 milliards de $ d’ici 2028 contre 7 milliards $ en 2021.
- BiotechBourse.fr : Quels sont les avantages de votre e-substitut nicotinique ?
Leon Chen : Le tabagisme est un comportement complexe dont toutes les dimensions doivent être prises en considération dans le processus de sevrage. Les fumeurs qui tentent d’arrêter de fumer doivent faire face non seulement à l’aspect pharmacologique de la dépendance à la nicotine, mais aussi aux composantes psychologiques (cognitives, sociales et comportementales) associées à la dépendance au tabac.
L’e-substitut nicotinique permet à la fois de répondre à la dépendance à la nicotine, mais aussi aux composantes psychologiques associées à la dépendance au tabac. Contrairement aux substituts nicotiniques actuellement vendus en pharmacie le e-substitut nicotinique permet de remplacer certains des rituels associés aux gestes de fumer.
Un autre avantage de l’e-substitut nicotinique que nous développons est son fort dosage en nicotine permettant le sevrage des gros fumeurs de plus de 20 cigarettes/jour.
- BiotechBourse.fr : Nous savons que le problème majeur des Medtechs est d’avoir des études non concluantes lors de leur développement qui annule toutes leurs chances d’obtenir une AMM ? Avez-vous un risque à ce niveau-là ?
Alexandre Lenormand : Premièrement nous avons une incitation des agences de régulation sanitaire à voir des e-substituts nicotiniques obtenir des autorisations à l’instar de l’Agence anglaise de réglementation des médicaments et produits de santé.
En France, l’Académie Nationale de médecine a mis en avant que la e-cigarette était moins dangereuse que la cigarette et qu’elle constituait une aide à l’arrêt et à la diminution de la consommation de tabac.
Deuxièmement, la nicotine en substitut a déjà fait ses preuves scientifiques en tant que médicament et a plusieurs fois obtenu des AMM en étant distribué largement dans le monde.
Nous pensons fortement que notre démarche soutenue par un comité scientifique de très haut niveau réussira et que notre dispositif médical sera sur le marché dans les 3 années à venir.
- Biotech Bourse.fr : Quelles sont d’après vous les barrières à l’entrée qui vont vous permettre d’obtenir des profits élevés en limitant l’entrée de nouveaux concurrents ?
Leon Chen : Tout d’abord, dans chaque marché en devenir il y a une prime au premier entrant. Nous sommes clairement dans ce cadre précis.
Par ailleurs l’obtention d’une AMM est longue, coûteuse et nécessite des compétences très spécifiques. Pour cette raison notre démarche de demande d’AMM est pour nous la barrière la plus importante à l’entrée.
Troisièmement les linéaires des pharmaciens ne sont pas extensibles et les premiers arrivés seront les premiers servis.
- BiotechBourse.fr : Aujourd’hui vous cherchez à lever dans la catégorie de série A 3 millions d’€. Quelles sont les conditions de l’opération ?
David Martin Diaz : Nous sommes une société non cotée. Nous cherchons de nouveaux actionnaires avec un ticket d’entrée à partir de 50k€, pour une valorisation pré-money de 25M€. Et petite particularité, nous garantissons 30% de dividendes annuels à nos actionnaires.
Nous sommes d’ores et déjà très sollicités depuis le début de l’année par des investisseurs et avons signé un pourcentage significatif de la levée en cours.
Si vos lecteurs s’intéressent à une prise de participation, ils peuvent me contacter à David@Dal-lab.tech