Ce n’est pas les poches vides que GeNeuro compte se présenter devant les investisseurs. La société qui développe des traitements contre les maladies auto-immunes, notamment une toute nouvelle approche contre la sclérose en plaques, a au contraire significativement renforcé ses liquidités en 2015. Selon les comptes annuels récemment arrêtés, la position de trésorerie nette a grimpé à 19,3 millions d’euros. Un accroissement résultant principalement du versement par Servier d’un paiement d’étape sur l’anticorps monoclonal GNbAC1, actuellement en phase 2b. La société confirme par ailleurs sa volonté de s’introduire sur le marché règlementé d’Euronext Paris, en fonction des conditions de marché et sous réserve des autorisations usuelles.
En 2015, malgré une progression des charges opérationnelles à 6,86 millions d’euros (5,1 millions en 2014) conduisant à une perte nette de 4,48 millions d’euros, GeNeuro a significativement renforcé ses ressources. L’entreprise a clôturé l’exercice avec une trésorerie nette de dette de 19,384 millions d’euros, contre 7,687 millions à l’issue du précédent exercice, reflétant les progrès opérationnels du programme GNbAC1, lequel fait l’objet d’un accord de collaboration avec les Laboratoires Servier. Un premier paiement d’étape de 17,5 millions d’euros (après un paiement initial de 8 millions en 2014) a en effet été versé par Servier en décembre 2015. L’accord pourrait résulter en plus de 360 millions d’euros de revenus potentiels pour GeNeuro, hors royalties éventuelles. 37,5 millions sont spécifiquement destinés au financement de l’étude clinique de phase 2b actuellement en cours dans l’indication de la sclérose en plaques.
GeNeuro réaffirme son projet d’IPO
« À la suite de l’enregistrement de notre document de base au mois de janvier, nous réaffirmons aujourd’hui notre intention de lancer notre introduction en bourse afin d’accélérer le développement de GeNeuro dans la sclérose en plaques ainsi que dans de nouvelles indications » a commenté le PDG de GeNeuro, Jesús Martin-Garcia. « Ce projet d’introduction en bourse intervient au moment où nous avons initié l’essai clinique de phase 2b de notre premier produit, le GNbAC1, au titre duquel Servier a déjà accepté de verser à GeNeuro 37,5 millions d’euros sur un montant total de financements pouvant atteindre jusqu’à 362,5 millions, hors royalties, en fonction des avancées. En s’attaquant à un facteur potentiellement causal de la sclérose en plaques, le GNbAC1 a en effet le potentiel d’offrir un traitement sûr et efficace qui n’affecte pas le système immunitaire du patient, ce qui représenterait, en cas de succès, un changement de paradigme pour 2,5 millions de patients estimés à travers le monde. »
Dans ce contexte, la société est décidée à réunir les moyens nécessaires pour accélérer encore son développement, et notamment à financer :
-l’ouverture de centres cliniques aux Etats-Unis dans le cadre de l’essai déjà en cours en Europe dans la SEP et le renforcement des liens avec les milieux académiques aux Etats-Unis, en vue de la phase 3 du composé aux USA ;
-le lancement d’essais dans d’autres indications caractérisées par d’importants besoins médicaux, à savoir des maladies où l’on détecte la protéine MSRV-Env dans les tissus affectés, comme le diabète de type 1 et la polyradiculonévrite inflammatoire démyélinisante chronique (PIDC), ou d’autres maladies humaines où les rétrovirus endogènes humains (HERV) pourraient aussi jouer un rôle clé et qui sont encore incurables comme la sclérose latérale amyotrophique ;
-Le renforcement de la structure de la société afin de la préparer à planifier et mener une étude pivot aux Etats-Unis.
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