La troisième revue des données de sécurité de l’étude de phase 2 du traitement anti-tumoral d’Erytech a donné lieu à un nouvel avis positif du DSMB, le comité d’experts indépendants chargés du suivi de la sécurité.
« Notre précédente étude de phase 1 dans le cancer du pancréas avec ERY-ASP en monothérapie avait déjà suggéré un profil de tolérance favorable du candidat-médicament. Nous sommes heureux de constater que ce DSMB n’a soulevé aucun problème de tolérance entre ERY-ASP et le traitement de référence actuel. Si le profil de tolérance pouvait être confirmé et des signes d’efficacité observés dans les résultats finaux, nous pensons que notre étude pourrait alors ouvrir la voie au traitement d’autres tumeurs solides », a déclaré Iman El-Hariry, la nouvelle directrice médicale d’Erytech. Pour information, le Dr. El-Hariry a notamment exercé les fonctions de VP Clinical Research chez Syntha Pharmaceuticals (Boston), Global Head of Oncology chez Astellas APGD (Chicago) et Group Director, Clinical Oncology chez GSK (Londres). Elle a mené avec succès le développement et l’obtention des autorisations réglementaires de différents produits en Europe et aux États-Unis, et elle assurait déjà ces derniers mois des missions de conseil auprès de la société lyonnaise qu’elle a officiellement rejoint le 15 juillet.
L’étude de phase 2 dans le cancer du pancréas métastatique a lieu en France (principalement à Beaujon) auprès de 90 patients, et compare l’efficacité d’ERY-ASP en association avec le traitement de référence (gemcitabine ou FOLFOX) par rapport au traitement de référence seul (randomisation de 2 pour 1). Le critère principal d’évaluation est simple : survie sans progression de la maladie 4 mois après le traitement. Rappelons que dans cette forme de cancer très agressive, le taux de survie à cinq ans est inférieur à 10 %. Le cancer du pancréas touche 125.000 nouveaux patients chaque année aux USA et en Europe.
Une analyse prédéterminée de la tolérance du produit phare d’Erytech Pharma chez les 24 premiers patients a été effectuée par le DSMB qui n’a donc soulevé aucun problème et a recommandé la poursuite du recrutement de l’étude. L’essai doit se terminer vers la fin de l’année, pour des résultats attendus courant 2016 (post délai de 4 mois et follow-up).
NOTRE AVIS : Il se confirme de plus en plus que le mode d’action de la thérapie d’Erytech (dont le développement est le plus avancé dans la leucémie avec un dépôt imminent d’AMM en Europe) consistant à détruire l’asparagine de façon à tuer les cellules cancéreuses en les privant d’un nutriment essentiel pourrait cibler efficacement plusieurs formes de cancers notamment, en plus des leucémies et des cancers du pancréas, ceux de la vessie, du foie ou de l’ovaire. En outre, l’entreprise lyonnaise a identifié au moins deux autres enzymes susceptibles de se prêter à sa technologie d’encapsulation pour produire d’autres traitements “affameurs de tumeurs” : la methionine gamma-lyase (indications possibles : cerveau, SNC, prostate…) et l’arginine déiminase (foie, mélanome, sarcome, lymphome…). Un premier essai clinique avec une méthioninase encapsulée pourrait débuter à la fin de l’année. Autant d’éléments favorables pour le titre qui figure depuis 2014 dans notre portefeuille modèle.