Genfit annonce l’acceptation pour publication par Gastroenterology (la revue de l’American Gastroenterological Association) de l’article des investigateurs de l’essai GOLDEN-505 présentant la totalité des données de cet essai de phase 2b, le plus important jamais mené dans le traitement de la NASH, et leurs recommandations de poursuivre le développement d’élafibranor en phase 3. En mars 2015, l’annonce des premiers résultats de GOLDEN-505, ayant échoué à atteindre le critère principal de façon statistiquement significative, avait entraîné un important repli du titre Genfit en Bourse.
Intitulé Elafibranor, an Agonist of the Peroxisome Proliferator-activated Receptor-α and -δ, Induces Resolution of Nonalcoholic Steatohepatitis Without Fibrosis Worsening (Elafibranor, un agoniste des récepteurs-α et -δ activés par les proliférateurs de peroxysomes, conduit à une réversion de la stéato-hépatite non alcoolique sans aggravation de la fibrose), l’article rappelle en introduction que dans la population en ITT (intention de traiter), aucune différence statistiquement significative n’avait été relevée entre les bras traités avec la molécule active et le bras placebo en regard des critères fixés au lancement de l’étude, c’est-à-dire en octobre 2012. En d’autres termes, le placebo avait généré une réponse presque aussi forte, notamment chez les patients modérément affectés par la NASH. Toutefois, postérieurement à la fin de l’étude de Genfit, le consensus académique mais aussi règlementaire sur ce qu’on peut valablement considérer comme une réversion de la NASH a évolué, et les critères désormais exigés sont bien plus stricts (retour à zéro sur le critère de balooning ET diminution des autres marqueurs, au lieu de se contenter d’une amélioration sur un seul des marqueurs). Un effet placebo exagéré est ainsi évité.
Ainsi, en se basant sur la définition d’une réversion la plus récente et exigeante, les résultats de GOLDEN-505 montrent que l’élafibranor, à la dose la plus élevée, a conduit à une réversion de la NASH sans aggravation de la fibrose de façon significativement plus importante.
placebo | Elafibranor 80mg | Elafibranor 120mg | ||
taux de réponse selon les critères initiaux : | ensemble des patients | 17% | 23% | 21% |
patients score NAS 4 et + (même population qu’essai FLINT) | 11% | 20% | 20% | |
patients NAS 3 | 50% | 40% | 29% | |
taux de réponse selon les critères révisés (plus stricts) : | ensemble des patients | 12% | 13% | 19% |
patients score NAS 4 et + (même population que FLINT) | 9% | 13% | 19% | |
patients NAS 3 | 25% | 10% | 21% |
Les investigateurs notent par ailleurs que seuls des essais de phase 3 à grande échelle permettront d’estimer précisément la réponse au traitement tant par l’acide obéticholique (dans FLINT, le taux de réponse a atteint 22% dans le bras actif contre 13 % avec le placebo) que pour l’élafibranor, tandis qu’il apparaît clairement à ce stade qu’une majorité de patients ne répondent pas aux traitements actuellement proposés. « D’autres stratégies pharmacologique seront nécessaires pour optimiser le taux de réponse », estiment donc les auteurs de l’article.
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