Les valorisations de certaines biotechs françaises ont été massacrées ces dernières semaines, alors même que certaines d’entre elles ont procédé à des avancées majeures sur leurs produits en développement. Aujourd’hui, les niveaux actuels des cours correspondent clairement à une anomalie de marché.
Comme on peut le voir sur ce graphique, on est revenus sur le même niveau de valorisation de début 2015 sur les biotechs françaises – malgré 6 IPOs de biotechs en 2015. Les biotechs françaises ont perdu 42% de leur valorisation depuis le Pic de mi-2015 (5,22 Milliards EUR cumulé au 11/02/16 contre 9,05 Milliards EUR au 20/07/15, soit -3,8 Milliards EUR).
Si on exclut les 6 IPOs de 2015 (Abivax, Biophytis, Sensorion, Cerenis, Ose Pharma et Poxel), nous étions sur une valorisation totale de 8,4 Milliards EUR au Pic de juillet 2015 et que nous étions à 3,75 Milliards EUR ce qui revient à dire que la baisse a été de 45% sur la baisse de valorisation des biotechs françaises par rapport au Pic de 2015 (hors IPOs).
En ce moment, la valorisation cumulée des 6 plus grosses biotechs françaises (DBV, Cellectis, Genfi, Adocia, Innate et AB Science) est de 3,35 Milliards EUR contre 3,12 Milliards EUR au 01/01/2015 alors même que de grosses avancées ont été réalisées et qu’elles ont levé pour la plupart du Cash. Nous observons que la valorisation actuelle de ces 6 plus grosses biotechs correspond à 64% de la valorisation totale… soit exactement la même part qu’elles représentaient au 01/01/2015.
DBV, qui est la plus grosse biotech française, ne vaut plus que 1,0 Milliard EUR (contre 1,95 Milliards EUR à son Pic du 05/08/15). Désormais, AB Science vaut la même valorisation qu’ Adocia, et les deux sociétés se partagent la place de la 6e plus grosse biotechs française. Il y a 1 semaine : Innate, Genfit et Cellectis se partageaient la 2e place de la plus forte valorisations françaises (Innate a depuis plus décroché que Cellectis et Genfit).
En définitive, on peut conclure que nous sommes revenus aux niveaux de début 2015 sur les valorisations des biotechs françaises, alors que ces sociétés ont annoncé de véritables avancées (Adocia avec Eli Lilly, DBV avec son Viaskin, AB Science dans la mastocytose, Genfit dans la NASH, Innate avec Astra Zeneca et BMS, Cellectis avec Pfizer et Servier). Aujourd’hui, le marché ne price pas du tout ces avancées. Alors même que ces sociétés se rapprochent de plus en plus d’une mise sur le marché avec des retombées potentielles absolument considérables ! Surtout, concrétement, le risque sur leurs essais cliniques n’a pas augmenté depuis, bien au contraire !
Désormais, on observe donc des déséquilibres / anomalies de marché en ce moment sur les 6 plus grosses valorisations biotechs françaises. Il apparaît qu’au regard du Newsflow, du Cash et du Pipeline certaines devraient mieux s’en tirer que d’autres. C’est à mon avis ce qu’il faut privilégier pour anticiper une éventuelle reprise sur le secteur.