Outre ses composés les plus avancés SENS-111, en phase clinique 1b, et SENS-218, proche d’entrer directement en phase 2a (le principe actif étant issu d’un médicament déjà utilisé chez l’homme dans d’autres indications), Sensorion continue à enrichir son programme SENS-200. Ce programme vise à amener sur le marché des solutions thérapeutiques permettant de stopper voir restaurer les lésions de l’oreille interne et ainsi prévenir ou traiter les troubles liés aux processus dégénératifs cochléaires ou vestibulaires, sachant qu’aucun traitement n’est à ce jour disponible dans ces indications. Sensorion a ainsi présenté au congrès Neuroscience 2015, qui se tient jusqu’au 21 octobre à Chicago, les résultats d’un essai préclinique sur un nouveau candidat médicament visant le traitement de la perte auditive sévère.
Le directeur de la pharmacologie de Sensorion, Jonas Dyhrfjeld-Johnsen, a présenté à la 45e conférence annuelle de la Society for Neuroscience (SfN), “Neuroscience 2015, dans le cadre d’une session dédiée aux mécanorécepteurs et à la cochlée, un abstract intitulé “Effective protection against severe noise-induced hearing loss by a small molecule clinical drug candidate following daily, post-trauma systemic administration”.
Le Dr. Dyhrfjeld-Johnsen a dévoilé les résultats d’une étude de preuve de concept chez des animaux atteints d’une perte auditive neurosensorielle bilatérale aiguë et sévère. Les animaux ont été exposés à un niveau sonore de 120 décibels pendant deux heures, puis randomisés pour être traités par voie générale pendant 14 jours consécutifs soit avec le placebo, soit avec un candidat médicament de Sensorion issu du programme SENS-200. Dans le groupe traité avec cette petite molécule, la perte auditive mesurée au 14ème jour a été réduite de 50 % en moyenne (maximum à 60 %) par rapport au groupe placebo où la perte auditive atteignait en moyenne 40 dB. Cet effet traitement était dû à une récupération moyenne deux fois plus importante dans le groupe traité avec la petite molécule (33,4 dB versus 16,7 dB dans le groupe placebo) à partir de la même perte auditive initiale.
Ces données apparaissent très significatives dans la mesure où les spécialistes estiment généralement que les résultats sont véritablement intéressants à partir de 15 db de récupération.
L’analyse histologique a par ailleurs montré que la perte moyenne de cellules ciliées externes dans les régions les plus sensibles de la cochlée a été réduite en moyenne de 36 % (maximum 75 %) dans le groupe traité avec la petite molécule par rapport au groupe placebo.
“La petite molécule identifiée par notre plateforme de screening et administrée aux animaux durant cet essai par voie générale a permis d’obtenir une amélioration de leur capacité auditive neurosensorielle qui correspondrait chez l’homme à une amélioration majeure. Ces résultats ont suscité un grand intérêt auprès des spécialistes internationaux présents à ce congrès et nous sommes ravis de leurs retours très positifs. La prochaine étape consiste à déterminer le schéma posologique optimal de traitement, avant de pouvoir initier des études cliniques dans cette nouvelle indication avec ce candidat médicament“, a expliqué Pierre Attali, le directeur médical de Sensorion.
L’entreprise considère que si l’efficacité du composé concerné était confirmée chez l’homme, il pourrait s’agir d’une solution “très intéressante” pour traiter les patients handicapés par des surdités induites par un traumatisme acoustique. Cette population est estimée à environ 11 millions de patients dans le monde.
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