Quelques jours après l’annonce de résultats non concluants sur un de ses produits en clinique, BioChaperone PDGF, la société Adocia entend montrer qu’elle reste capable de développer un portefeuille significatif dans le domaine du diabète. En s’appuyant toujours sur sa technologie propriétaire BioChaperone, permettant de concevoir de nouveaux médicaments à partir de protéines approuvées, l’entreprise lance pour développer des combinaisons d’insuline glargine et d’agonistes du récepteur au GLP-1 (GLP-1s).
L’insuline basale reste un traitement essentiel pour les patients diabétiques de type 2 non contrôlés sous agents antidiabétiques oraux mais les GLP-1s ont, plus récemment, émergé comme une option de traitement alternative pour ces patients, les mécanismes sous-tendant l’activité de ces deux types de molécules étant complémentaires. Des combinaisons de ces deux agents thérapeutiques ont démontré en étude clinique, un contrôle glycémique amélioré – tout en réduisant les effets secondaires par rapport à chaque agent employé séparément. Selon certaines estimations, 50% des personnes diabétiques utilisant seulement de l’insuline basale comme traitement injectable n’atteignent pas leur cible de glycémie. Les combinaisons d’insuline et de GLP-1 pourraient ainsi représenter une réelle opportunité d’intensifier le traitement avec un seul produit utilisé une fois par jour.
La technologie BioChaperone solubilise et stabilise l’insuline analogue glargine (principe actif du Lantus de Sanofi) en solution aqueuse à pH physiologique. Ce changement du profil de solubilité de glargine permet de la combiner avec des protéines qui elles ne sont habituellement stables qu’à pH neutre, comme les deux GLP-1s intéressant Adocia à savoir le liraglutide (commercialisé par Novo Nordisk sous la marque Victoza) et le dulaglutide (Trulicity chez Eli Lilly). « Cette stratégie de formulation, qui s’appuie sur les performances en termes d’efficacité et de sûreté de molécules déjà approuvées, devrait permettre de réduire le temps de développement et présenter moins de risques par rapport au développement de nouvelles molécules », revendique Adocia. Une étude clinique pourrait ainsi être initiée en 2017.