En ce moment, la volatilité historique du CAC 40 est redescendue sur ses plus bas sur 2 ans. Faut-il s’en inquiéter ? Avant de voir ce que cela donne en terme de variation de cours sur les biotechs, commençons par le CAC 40.
Volatilité sur le CAC 40
La volatilité mesure l’ampleur des variations de cours, à la hausse comme à la baisse pour capturer la vitesse à laquelle un cours augmente et baisse. Typiquement, lors d’un choc de marché, la volatilité s’accroît.
En ce moment, la volatilité historique sur le CAC 40 est proche de son plus bas niveau depuis début 2014. Il s’agit selon certains opérateurs d’une situation qui ne devrait pas perdurer, aux vues des prochaines échéances et des éléments de stress en macro-économie et en politique (qui ne sont pas du tout pricés par le marché).
Mais alors, que nous indique la volatilité actuelle sur l’indice phare de la bourse parisienne? Le graphique historique de volatilité indique que nous sommes sur un niveau de complaisance rarement observé sur les 30 derniers mois.
Evolution de la volatilité Historique du CAC 40 (depuis Janvier 2014) :
Sur ce graphique, j’ai identifié trois niveaux de volatilité, tel que vous pouvez le voir (en rouge, la volatilité Historique du CAC 40 sur l’échelle de gauche). Nous sommes en ce moment même à la frontière d’une volatilité qualifiée “basse” et de “moyenne” (15% de volatilité historique). Selon moi, il n’ya aucune raison à ce que nous soyons sur ce niveau: il est fort à parier que nous retrouvions dans un environnement de forte volatilité historique (niveau des 30%). En d’autres termes: nous sommes en ce moment sur une anomalie de marché.
Niveau de stress sur les Biotechs françaises : que nous dit l’ « Ulcer index » sur les biotechs ?
Pour la plupart des investisseurs, la chute des prix d’une action a davantage d’impact sur leur psychologie et leurs émotions que le plaisir de réaliser des gains. Plusieurs outils existent pour capter cette oscillation des cours, le plus connu étant l’indice de volatilité. Mais cette chute des cours n’est pas bien prise en compte, alors qu’elle a un effet direct sur le comportement des traders.
Pour y parer, Peter Martin a développé en 1987 le ratio de Sortino, appelé « l’Ulcer index ». Il a été conçu pour quantifier le stress de détenir une action. C’est une mesure de la volatilité qui ne capture que les mouvements à la baisse, et ignore la volatilité à la hausse. Typiquement, plus un cours baisse sur une durée prolongée, plus l’ « Ulcer index » monte.
Peter Martin est parti du principe que les pertes importantes entament le moral des investisseurs car elles peuvent prendre beaucoup de temps avant d’être récupérées, ce qui ajoute un biais émotionnel de tenir la position. A l’inverse, quelques gros gains et quelques petites pertes ne seront pas visibles dans cet indice.
Nous avons ajouté sur le Graphique ci-dessous les éléments qui ont amené du stress. La courbe noire représente notre indice BiotechBourse, la courbe rouge définit l’Ulcer Index de notre indice.
Ulcer Index sur notre indice BiotechBourse :
Les niveaux sur l’Ulcer index (en rouge sur le graphique, échelle de Droite) sont définis par 2 niveaux :
-Une valeur inférieure à 5, considérée comme sûre (les investisseurs peuvent respirer facilement)
-Une valeur supérieure à 5, considérée comme dangereuse (les investisseurs sont nerveux)
Tel qu’ on peut le voir sur le graphique: après un Pic au début du mois de Mai, l’Ulcer Index du BiotechBourse Index s’est retrouvé proche de la zone de stress mais a échoué à franchir les 5. Depuis, il est fortement redescendu pour toucher son plus bas niveau – ce qui signifie que les investisseurs sont totalement détendus et apaisés en ce moment. Ceci signifie, d’un point de vue contrarian, que nous pouvons nous attendre à une remontée prochaine du stress sur les biotechs car un tel niveau “d’acalmie” ne perdure pas longtemps comme on peut le voir sur les données historiques des deux graphiques publiés adns cet Edito.