Pour sa première publication semestrielle, la société BioCorp décevait quelque peu les investisseurs mercredi avec un recul du titre de près de 2,95 %. À 13,14 euros, le titre ALCOR conservait cependant un gain latent supérieur à 40 % par rapport à son prix d’introduction, fixé en juillet dernier à 9,25 euros.
Au cours des six premiers mois de 2015, ce fournisseur de l’industrie pharmaceutique (spécialisé dans les conditionnements de traitements à injecter et les dispositifs d’injection) a comptabilisé 1,6 million d’euros de produits d’exploitation soit déjà presque autant que sur l’ensemble de l’exercice 2014 (1,7 million) – seule comparaison disponible puisque BioCorp n’avait pas établi de comptes semestriels l’an dernier.
Ce montant comprend la contribution de l’activité historique de BioCorp : la conception et la production de conditionnements (embouts collutoires, compte-gouttes, têtes de collyre, cuillères doseuses, canules, etc.) pour Sanofi Pasteur, Théa ou Norgine, ainsi qu’un premier versement de 400.000 euros de la part du groupe Nuova Ompi, un des leaders mondiaux des emballages en verre destinés aux produits pharmaceutiques.
Il s’agit du versement initial d’Ompi en contrepartie de la licence exclusive d’une technologie de sertissage tout-plastique de flacons (produits Newseal/Easy-off/Carpseal), sans équivalent dans le monde. À ce jour il n’existe que des technologies où l’opercule est en aluminium, ce qui présente un risque d’introduction de poussières d’aluminium lors de la fabrication voire lors de l’ouverture du flacon par le patient. Au-delà du risque lié à l’ingestion de ces poussières, cela pose surtout un problème d’interaction éventuelle entre le contenu et le contenant pouvant dénaturer le principe actif. Par ailleurs, le procédé aluminium n’est pas satisfaisant au plan industriel puisqu’il n’est pas possible de le réaliser en milieu stérile ; au contraire la technologie développée par BioCorp permet un scellement du contenant par simple pression en milieu stérile.
Un second versement de 400.000 euros de la part d’Ompi est prévu à la validation des pré-séries. Puis au cours du contrat BioCorp produire en exclusivité ce type de matériel pour Ompi. Un milliard d’unités pourraient être équipées chaque année.
Sur la base d’une autre innovation, le système NewGuard BioCorp a conclu un autre accord avec le japonais Nipro, spécialiste mondial des seringues en verre, doté d’une capacité de production de 600 millions d’unités à l’année. Le NewGuard est un dispositif de sécurité qui recouvre automatiquement l’aiguille après injection, interdisant toute nouvelle injection avec une aiguille déjà utilisée (en lien avec les dernières recommandations OMS). L’accord prévoit un engagement d’achat sur 150 millions d’unités du NewGuard à partir de la troisième année du contrat.
Ces nouveaux dispositifs non-connectés devraient générer un chiffre d’affaires conséquent à partir de 2017, estime la société, lui permettant d’atteindre l’équilibre d’exploitation.
Enfin, l’entreprise développe une troisième activité autour des bjets connectés avec un styo à insuline connecté, le Datapen, ainsi que l’Easylog – sorte de capuchon adaptable sur tous les stylos à insuline aujourd’hui commercialisés permettant de les relier à une application mobile de suivi de traitement, des fonctions équivalentes à celles du Datapen. BioCorp « a ouvert une série de contacts prometteurs» avec différents laboratoires. «Notre souhait est de signer une licence exclusive par aire thérapeutique», soit le diabète pour les stylos à insuline et les troubles de croissance pour les stylos injecteurs d’hormone de croissance, a expliqué Stéphane Chabanais, le directeur financier de BioCorp. Chaque contrat pourrait donner lieu à un upfront et des paiements échelonnés, puis à l’habituelle marge de fabricant. «Les 8 millions d’euros levés lors de notre introduction nous permettent de mener à bien notre stratégie jusqu’à cette étape. Nos progrès récents nous rendent confiants sur notre capacité à respecter ce plan de marche», a confirmé à BiotechBourse le dirigeant.
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