Nous en sommes à 15 mois de baisse sur les Biotechs françaises depuis le Pic d’Août 2015. On a perdu 43%. Nombre d’investisseurs se posent la question de savoir quand cette prurge se terminera. Le passé nous donnent quelques indications à ce sujet. L’analyse des Bear Markets précédents, depuis 2005, nous montre que nous sommes au 2/3 d’un Bear market ‘classique’ sur les Biotechs françaises. Voici mon analyse.
Je n’ai pas la prétention de savoir à quel cours sera demain tel ou tel actif. En revanche, je m’attache du mieux possible à suivre l’évolution des Tendances. C’est ce qui m’avait permi d’anticiper le Pic de marché sur les Biotechs US à l’été 2015 (voir mon Edito “Valorisation des Biotechs US : on défie les lois de la gravité économique!” du 30/07/2015) avant la purge de 40%, et aussi le point bas de Février 2016 sur les Biotechs françaises (“La valorisation des biotechs françaises redevient attractive” du 12/02/2016) avant un rebond de plus de 25%.
Rien n’est codifié sur les marchés boursiers selon un ordre établi et bien précis. Pour autant, je fais parti de ceux qui adhèrent à l’idée que les marchés ont une mémoire. Les cycles boursiers s’inscrivent, après tout, dans cette logique. Et il est toujours préférable d’étudier le passé pour mieux comprendre et intégrer une situation. Avec les limites et les aléas qu’une telle analyse comporte. Tout au plus, cette analyse ne sera qu’une indication de ce que nous a déjà montré par le passé les Bear Markets précédents, mais ne constitue en rien une garantie que l’épisode actuel se déroulera de la même manière.
Les ‘Bull Markets’ et les ‘Bear Markets’ depuis 2005
J’ai défini un ‘Bear Market’ un marché qui a perdu au moins 40%, en plus de 6 mois et inférieur à 3 ans (nous en avons connu 3 depuis 2005). Un ‘Bull Market’ est selon ma définition un marché qui a progressé d’au moins 40% en plus de 6 mois et inférieur à 3 ans (on a eu 3 vagues successives depuis 2005).
‘Bear Markets’ et ‘Bull Markets’ sur les Biotechs françaises, depuis 2005 :
Comme on peut le voir sur ce Graphique et sur ce tableau, les hausses paraboliques de début 2005 / fin-2006 (+158% en 24 mois) et de fin-2008 / fin-2009 (+153% en 13 mois) se sont mal terminées puisqu’on a perdu 65% en moyenne en 23 mois: entre Janvier 2007 et Octobre 2008 (durèe : 21 mois) on a perdu 65%, tandis qu’entre Octobre 2009 et Novembre 2011 (durèe : 25 mois) on a perdu 66%. Il en va ainsi: les excès du passé se paient cher. Pas moins sur le secteur Biotech qu’ailleurs.
Similarité avec le ‘Bear Market’ actuel
On observe que les deux ‘Bear markets’ de 2007-2008 et 2009-2011 sur les Biotechs françaises ont eu les mêmes caractéristiques:
-Ces ‘Bear markets’ ont duré environ 2 ans (23 mois, soit 100 semaines)
-Ces ‘Bear markets’ ont perdu 65%
-Par la suite, une forte reprise des cours (de plus de 150%) est intervenue sur plus de 12 mois
Le ‘Bear Market’ actuel a été initié il y a 15 mois (64 semaines), et la Performance depuis le Pic du ‘Bull Market’ précédent (10/08/2015 sur les Biotechs françaises) a été de -43%. Théoriquement, il nous reste donc encore 22% à perdre lors des 8 prochains mois (jusqu’au 2e Trimestre 2017).
Encore une fois, tout cela est théorique même si les deux épisodes de baisse d’au moins 40% entre 6 mois et 3 ans ont été de même durée avec une chute très similaire. Un environnement économique récessif (aux Etats-Unis voir mondial) pourrait encore davantage peser et prolonger le ‘Bear Market’ Biotech actuel.
Car ce qui tranche aujourd’hui reste avant tout que le CAC 40 a largement surperformé : depuis le 10 Août 2015, il a perdu 15,0% “seulement”. Les indices US sont de leur côté restés proche de leurs plus hauts niveaux historiques. Autant dire que nous ne sommes pas du tout dans un scénario de Bear Market sur les grands indices. Nous n’avions pas connu cela lors des deux Bear Markets précédents: on avait une grande similarité en terme de timing d’entrèe / sortie en Bear Market / Bull Market (voir Graphique ci-dessous, rebasé en indice 100 au 01/01/05).
La principale crainte, qui est du domaine du possible, serait donc de rentrer sur des Bear Markets sur le CAC 40 et sur le S&P 500. Car pour le moment, s’il y a bien une similarité, elle se trouve dans le comportement des Biotechs françaises et US (voir Graphique ci-dessous).
Conclusion
On assistera, malgrè tout, à des rebonds tel qu’on a pu les connaître en 2007-2008 et 2009-2011. Aussi, il y aura toujours des Biotechs qui publieront de bonnes nouvelles avec des résultats cliniques positifs ou bien des partenariats qui seront susceptibles d’impacter très favorablement leur cours. Mais plus que jamais, il faudra chercher à les anticiper: il est primordial de se focaliser justement sur les sociétés qui seront de nature à faire des annonces pouvant changer la perception des investisseurs et créer des paliers de valeurs (c’est la base de ma stratégie PRE CATALYSTE qui vise à anticiper le Newsflow de ces sociétés).
Il faudra donc s’attacher, dans cet environnement difficile, à être davantage sélectif. Warren Buffett disait que “Les bons jockeys obtiennent des résultats sur les bons chevaux, mais aucun sur les canassons”. Bien choisir sa monture, en se focalisant sur les catalyseurs et avec une discipline d’investissement, est donc encore plus nécessaire aujourd’hui sur le secteur Biotech que lorsque nous étions en plein Bull Market en 2014 ou 2015. Les conditions ont changé, il faut s’adapter.