La firme du Maine-et-Loire Groupe Grimaud a obtenu un financement de 25 millions d’euros au travers du fonds OFI Crédit ETI, géré par Zencap Asset Management, une entité du Groupe OFI spécialisée sur la dette privée. Au côté d’autres investisseurs, Zencap a souscrit pour sa part 17,5 millions d’euros. Ce placement privé obligataire (Euro PP) arrivera à échéance en 2022.
Accompagné de financements bancaires mis en place simultanément, « l’ensemble constitue un financement cohérent, sur le court et le long terme, pour le Groupe Grimaud et lui permet de poursuivre son développement et ses investissements ».
Le Groupe Grimaud est une de ces ETI tricolores méconnues mais qui à force d’opiniâtreté et d’intelligence, connaît un succès mondial.
À partir d’une petite ferme avicole installée à Roussay dans les Mauges, dans les années 1960, ses dirigeants (les frères Bernard et Joseph Grimaud et leurs épouses, puis le fils de Joseph, Frédéric Grimaud) ont bâti l’un des leaders mondiaux sur le marché de la sélection génétique des animaux d’élevage avec près de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont les deux tiers à l’export, des milliers d’employés et une présence allant des USA à la Chine en passant par le Brésil ou le Vietnam.
Au cours de la dernière décennie, l’entreprise a connu une croissance particulièrement vive en diversifiant ses lignées : poulets de chair, pondeuses, cochons, pintades… Aujourd’hui, 4 canards sur 10, un poulet sur 5 et 6 lapins sur 10 consommés dans le monde sont issus de ses lignées génétiques, selon un entretien accordé l’an dernier par le PDG à Ouest France.
D’abord spécialisés dans la reproduction et l’accouvage de canards de barbarie, les Grimaud se sont tournés, dès les années 1970, vers la génétique. Sensibilisés par leur collaboration avec les chercheurs de l’INRA, les dirigeants ont très tôt pressenti de l’impact à venir des biotechnologies. Ils ont ainsi favorisé la création de la biotech Vivalis (dès 1999). Aujourd’hui, le Groupe Grimaud demeure le premier actionnaire de Valneva (issu de la fusion de Vivalis et de l’autrichien Intercell en 2013) avec près de 16 % des parts.
Vivalis travaillait au départ à l’optimisation des technologies cellulaires et moléculaires requises en vue de la génération de poules transgéniques. Si cela n’a pas abouti, il est progressivement apparu une possible application très prometteuse pour la production de vaccins viraux, en remplaçant la production sur œufs embryonnés, antique et coûteuse, par un système de lignées cellulaires d’origine aviaire performantes et bien caractérisées. C’est l’origine de la plate-forme EB66 de Vivalis, qui a déjà convaincu nombre de grands labos producteurs de vaccins comme GSK. Une soixantaine de vaccins sont aujourd’hui en développement sur cette plate-forme.
Pour financer son développement, et continuer à investir dans la recherche et le développement en particulier via Valneva, Groupe Grimaud a aussi su réunir les financements nécessaires, notamment un apport de 40 millions d’euros du Fonds Stratégique d’Investissement (Bpifrance aujourd’hui) en 2010. Le Groupe Grimaud a ainsi participé à toutes les levées de fonds de la biotech depuis sa création. Un soutien qui ne devrait pas se démentir à l’avenir.