Les banquiers auraient-ils été trop généreux et les dirigeants de Poxel trop modestes ? En deux séances seulement, l’action a plus que doublé de valeur. Introduite le 9 février à 6,66 euros, le bas de la fourchette indicative, Poxel a clôturé à 15,26 euros mardi. Il est vrai que la capitalisation indicative, inférieure à 120 millions d’euros, pour une société qui a déjà bouclé plusieurs phases 2 (dont une 2b) pour son composé le plus avancé l’imeglimine, se comparait plutôt favorablement à d’autres acteurs tricolores intervenant dans le diabète et les maladies hépatiques. La levée de fonds va permettre de débuter la phase 3.
Quant à la société belge Bone Therapeutics, qui fait l’objet d’une double cotation, à la fois à Paris et Bruxelles, elle a déjà bondi de 50 % depuis son introduction. Introduite à 16 euros vendredi, cette fois plutôt vers le haut d’une fourchette qui allait de 14,50 à 16,50 euros, et qui conférait à la société une capitalisation inaugurale de près de 105 millions d’euros, l’action valait déjà 24,10 euros mardi en clôture. La société développe des thérapies cellulaires permettant de stimuler ou restaurer les propriétés régénératrices de l’os, et son traitement PREOB est là aussi prêt à entrer en phase 3.
Après une année 2014 à deux visages pour les IPOs, où le marché s’était refermé au second semestre, 2015 débute donc de façon très encourageante pour les biotechnologies. L’appétit des investisseurs ne se dément pas, et devrait aussi soutenir l’augmentation de capital en cours de Quantum Genomics. D’ores et déjà d’autres dossiers du secteur sont dans les tuyaux selon nos informations. Aux yeux des professionnels seul un « accident » comme l’échec d’une molécule vedette semble en mesure de faire dérailler la tendance qui s’installe apparemment durablement, sur fond il est vrai de regain d’intérêt générale pour les actions en tant que classe d’actif à privilégier du fait des politiques monétaires qui privent de rendement la plupart des autres supports.