L’Organisation Mondiale de la Santé a donné son aval à la proposition de Genfit d’attribuer au composé GFT-505 le nom générique d’élafibranor, qui devient officiellement sa dénomination commune internationale (DCI).
La DCI est une appellation unique et universelle, permettant d’identifier clairement chaque substance pharmaceutique lors de la prescription – en France, il est obligatoire de mentionner la DCI sur l’ordonnance depuis le 1er janvier dernier. C’est l’OMS qui a lancé, en 1950, le projet d’une dénomination commune internationale car auparavant, il arrivait qu’une même substance médicamenteuse reçoive une dénomination différentes selon les pays, par exemple acétoménophène et paracétamol, source de confusions.
La DCI permet de distinguer les médicaments de façon certaine mais aussi plus aisée que par leur composition chimique. S’agissant de l’ex-GFT-505 cette nomenclature est… Acide 2-(2,6-diméthyl-4-{3-[4-(méthylsulfanyl)phényl]- 3-oxoprop-1-én-1-yl}phénoxy)-2- méthylpropanoïque, pas très pratique à mentionner sur une ordonnance.
Par tradition scientifique, comme c’est le cas pour les espèces animales ou végétales, la DCI est toujours indiquée d’abord en latin (par exemple methylnaltrexonii bromidum pour le bromure de méthylnaltrexone) et l’élafibranor est ainsi désigné par l’OMS comme elafibranorum.
Le suffixe –fibranor est employé pour la première fois pour ce produit. Ce qui signifie que l’élafibranor est le premier d’une nouvelle classe thérapeutique parmi les agonistes des récepteurs activés par les proliférateurs de peroxysomes : les autres éventuelles molécules de cette classe s’appelleront nécessairement “quelquechose”-fibranor.
Aujourd’hui on recense plus de 8000 DCI uniques et la liste s’accroît au rythme de près de 150 nouveaux noms chaque année. La DCI est un nom qui n’appartient pas au laboratoire mais au domaine public, même si c’est généralement la société propriétaire des droits de la molécule qui soumet à l’OMS la proposition du nom générique.
L’OMS demande un nom bien reconnaissable, ne prêtant pas confusion avec d’autres DCI, respectant la classification thérapeutique, et le plus court possible. L’Organisation veille aussi à ce que la dénomination proposée ne suggère pas un effet favorable sur la santé (c’est aussi le cas pour les marques de médicaments) : pas d’antitumorlizumab, de guériprofen, de revigoraprost… ce afin de maintenir la neutralité entre tous les molécules.
L’attribution d’une dénomination internationale par l’OMS n’implique aucune recommandation en vue de l’utilisation de la substance correspondante en médecine ou en pharmacie.
Le laboratoire qui crée la DCI doit accomplir un double travail d’imagination puisque après la DCI il lui faut ensuite créer la ou les marques désignant le médicament, sachant qu’il est désormais formellement interdit de déposer une marque manifestement apparentée au nom générique (surtout au suffixe).
Il n’y a pas de règle précise quant au stade du développement clinique auquel la dénomination commune internationale doit être établie, mais au plus tard cela doit être prêt pour la demande d’enregistrement puisque la mention d’une DCI est évidemment obligatoire dans le dossier d’AMM.