Un exercice 2014 parfaitement dans les clous pour la société Genticel, qui a fait son apparition en Bourse en mars dernier. L’entreprise, qui avait levé in fine 34,7 millions d’euros à l’occasion de son introduction sur Euronext Paris (compartiment C) et Bruxelles, affiche au titre de 2014 un cash-burn proche de 10 millions d’euros, conforme aux attentes compte tenu du lancement de l’essai européen de phase 2 sur ProCervix.
Il s’agit du premier vaccin à visée curative contre le papillomavirus humain, ou HPV, virus sexuellement transmissible qui peut provoquer le cancer du col de l’utérus. Rappelons que contrairement à Gardasil et à Cervarix, qui sont administrés préventivement chez des jeunes filles n’ayant jamais été en contact avec le virus, ProCervix permet d’éliminer les cellules virales chez des patientes qui n’avaient justement pas bénéficié de cette protection est qui , âgées de 25 à 64 ans, se trouvent porteuses du virus, soit 1,3 million de femmes chaque année selon le pic de ventes estimé actuellement.
Le papillomavirus peut entraîner le cancer du col de l’utérus, deuxième cancer le plus fréquent chez les femmes
(en 2008 le Prix Nobel de Médecine a été attribué au virologue allemand Harald zur Hausen pour l’établissement du lien entre HPV et cancer)
Au titre de 2014, Genticel a fait état lundi soir d’une perte nette de 10,8 millions d’euros, après -6 millions en 2013, reflet presque exact de la hausse des frais de développement (10,8 millions vs. 6,9 millions), essentiellement liée à la préparation et au démarrage de l’essai de Phase 2 de ProCervix. L’intérêt des cliniciens dans sept pays européens a été tel que la totalité de l’échantillon (239 patientes, contre 222 visé au départ) a été recruté dès novembre 2014, avec quatre mois d’avance sur le planning. Cela signifie que les résultats du critère d’évaluation principal de l’essai RHEIA-VAC seront disponibles au cours du premier semestre 2016 au lieu du second semestre comme initialement prévu.
Cet essai en double aveugle vise évaluer le degré d’élimination du virus chez des femmes de 25 à 50 ans porteuses de la souche 16 ou de la souche 18 du virus du papillome humain (deux souches incriminées dans 70 % des cas de cancer du col de l’utérus) après 6, 15, 18 et 24 mois. Le comparateur est un placebo, pour la bonne et simple raison qu’il n’existe aucun traitement équivalent à l’heure actuelle. En phase I, 89 % des patientes avaient éliminé le virus douze mois après la vaccination, contre 33 % chez les patientes ayant reçu un placebo.
La société dirigée par Benedikt Timmerman a clôturé 2014 avec un niveau de trésorerie de 32,8 millions d’euros.
En termes de newsflow 2015, Genticel attend pour le premier semestre l’accord de la FDA en vue d’une étude de phase 1 aux Etats-Unis ainsi que l’établissement de la preuve du concept préclinique d’une version multivalente du vaccin, efficace sur 6 et non seulement 2 types du virus. Au second semestre, la société devrait démarrer le recrutement de son essai américain. Lors de son introduction, l’entreprise indiquait vouloir signer un partenariat avant les phases III.
En dehors du HPV, la société poursuit la mise en valeur de sa plate-forme technologique Vaxiclase, dans le sillage de l’accord dévoilé en janvier dernier avec le Serum Institute of India notamment pour produire un composé acellulaire anticoquelucheux.