La société Onxeo (issue de la fusion de BioAlliance Pharma et de Topotarget) a procédé à un placement privé d’actions nouvelles auprès d’investisseurs américains et européens, pour lever 12,5 millions d’euros d’argent frais, portant à 34,9 millions la trésorerie totale de l’entreprise. De quoi poursuivre avec plus de sérénité les programmes cliniques en cours, en particulier la finalisation de la phase 3 de Livatag, l’extension des indications de Beleodaq et le développement d’AsiDNA. Ce sont les banques Guggenheim et Oddo qui se sont chargées de l’opération.
Du fait de la dilution occasionnée, le cours d’ONXEO s’inscrivait mécaniquement en net repli vendredi matin, au-delà toutefois du prix de 2,30 euros par action proposé aux investisseurs (reflétant une décote de 25% sur le cours moyen, pondéré par les volumes, des trois séances précédant la fixation du prix).
“Ce placement permet d’élargir notre base actionnariale américaine et européenne et inclut des investisseurs de premier plan, spécialistes de la santé sur ces deux marchés. Nous sommes convaincus que le succès de cette opération reflète les progrès accomplis par la Société dans l’avancement de ses programmes cliniques. Les fonds levés permettront notamment à la Société de finaliser le développement de Livatag, poursuivre le développement de Beleodaq ainsi qu’initier les études cliniques d’AsiDN, notre premier produit d’une nouvelle classe de médicaments issu de la technologie siDNA (signal interfering DNA) “, a expliqué Judith Greciet, DG d’Onxeo.
La société Financière de la Montagne, holding de la famille Besançon Trébouta, a une nouvelle fois accompagné l’opération en souscrivant pour 1,7 million d’euros, soit 13,65% du capital, ce qui lui permet de maintenir inchangé son taux de participation. Héritière des Laboratoires Delagrange, rachetés en 1991 par Synthélabo pour un montant estimé à l’époque à 2 milliards de francs, la famille Besançon-Trébouta (également co-actionnaire du groupe Chevrillon, une société d’investissement industriel) est depuis des années le principal actionnaire d’Onxeo.
Cette opération porte à 190 millions d’euros le total des fonds apportés par les actionnaires depuis la création de la société (ex-BioAlliance, introduite en Bourse en 2005), soit environ les deux tiers de ses ressources. La société a historiquement assuré le tiers de ses besoins grâce à d’importants revenus de licence, un ratio dans la fourchette haute du secteur biotech.
Le premier médicament qu’Onxeo est parvenu à faire homologuer, Loramyc, a généré selon notre décompte au moins 55 millions d’euros de versements de la part de partenaires désireux de le distribuer sur leur marché, comme Sosei au Japon ou Therabel en Europe (ce traitement de la candidose oropharyngée fait actuellement l’objet de 6 accords dans différentes parties du monde). Quant à Beleodaq, il a déjà occasionné un premier paiement de 10 millions de dollars (février 2014 à la recevabilité du dossier d’AMM par la FDA) et un second de 25 millions de dollars (juillet 2014 à l’obtention de l’AMM) de la part de l’américain Spectrum Pharmaceuticals.