Bluebird a fortement chuté hier (-37%) après que la société spécialisée dans la thérapie génique ait dévoilé des données cliniques décevantes dans un essai sur des patients atteints de la drépanocytose. La conséquence pourrait être qu’il est encore trop tôt pour des technologies de rupture dans la thérapie génique, qui sont chèrement valorisées.
Le cours de Bluebird est maintenant en baisse de quelques 70% par rapport à son niveau du mois de mai, lorsque sa valeur de marché atteignait plus de 6 milliards $. Au-delà de la déception sur le titre suite à la publication des données cliniques dans la drépanocytose, cela jette un doute sur l’ensemble des sociétés biotechs en « Development stage » (c’est-à-dire sans aucun produit vendu sur le marché).
Selon les données de Factset, les entreprises de l’indice NASDAQ BIOTECH réalisant moins de 25 millions $ de Chiffre d’affaires ont une valorisation cumulée de 68 milliards $ (soit la valorisation d’une société Biotech comme Biogen qui réalise 10,5 Milliards $ de ventes sur les 12 derniers mois et 3,6 Milliards $ de bénéfice net). Or, il s’avère que la rentabilité est encore lointaine pour la plupart de ces sociétés en stade de développement ce qui signifie que les investisseurs sont prêts à ajouter une forte prime aux sociétés de découverte de médicaments.
Evolution de la valorisation de Bluebird (en Milliards de dollars):
Après avoir vu son cours être multiplié par 6 en 18 mois (de décembre 2014 à mai 2015), le cours s’est aussi effondré encore plus rapidement (-70% en 6 mois). Certes, Bluebird possède près de 1 milliard $ en Cash, ce qui lui permet de ne pas se poser de question sur son financement au cours des prochaines années. Mais l’épisode sur Bluebird nous rappelle que le temps boursier n’est pas le temps de développement d’un produit (surtout lorsqu’il s’agit d’une technologie précoce). Aussi, cela nous rappelle les aléas liés à des dossiers (même parfois très recherchés par les investisseurs) et par la même occasion un mot composé de 6 lettres : RISQUE.
Au cours des 4 dernières années, on avait eu tendance à remplacer ce mot RISQUE par SUCCES. Certes, le secteur de la biotechnologie est intrinsèquement risqué, ce qui signifie aussi de forts retours sur investissement. Mais comme le montre Bluebird, lorsque des biotechs en phase de développement sans ventes ou bénéfices significatifs déçoivent, la chute peut être lourde et rapide.