Les Biotechs Euronext progressent en moyenne de 7% en 2018, après une hausse de 8% en 2017. En soit, on pourrait se satisfaire de cette moyenne, même si cette moyenne est proche de la performance du CAC 40. Mais en réalité, si on regarde l’évolution des Biotechs par valorisations, on se rend compte que depuis maintenant deux ans les plus grosses valorisations sont choyées, tandis que les petites valeurs sont boudées.
Evolution moyenne des Biotechs cotées sur Euronext en 2017, par valorisations :
En 2017, les 8 sociétés Biotechs Mid Caps (dont la valorisation dépasse les 500 Millions EUR) ont affiché une performance de quelques 99,7%. De leur côté, les 8 Small Caps (valo. de 200 à 500 Millions EUR) étaient en hausse de 21,7%. Les 9 Micro Caps (valo. comprise entre 100 et 200 Millions EUR) perdaient 19,7%. Les 22 valo. inférieurs à 100 Millions EUR (Nano Caps) perdaient de leur côté 26,9%.
Autrement dit, un investissement début 2017 sur les valorisations Biotechs supérieures à 200 Millions EUR aurait entraîné un gain moyen de quelques 60%. En revanche, un investisseur qui aurait investi début 2017 sur les valorisations Biotechs inférieures à 200 Millions EUR aurait enregistré une perte moyenne de quelques 25%.
Evolution moyenne des Biotechs cotées sur Euronext en 2018, par valorisations :
En 2018, on observe un classement similaire à celui 2017. A savoir que les plus grosse valorisations surperforment largement les petites valeurs.
Ainsi, depuis le début de l’année, les 7 Mid caps cotées sur Euronext (valorisations de plus de 500 Millions EUR) ont encore continué de surperformer avec une progression de 20% en moyenne cette année. Les 9 small caps (valorisations de 200 à 500 Millions EUR) sont elles aussi bien orientées avec une progression de 17%. Les sociétés qui ont fortement sousperformé ont été les sociétés dont la valorisation est inférieure à 200 Millions EUR: les 8 micro caps (valorisations de 100 à 200 Millions EUR) progressent de 9% tandis que les 25 nano caps sont stables (0%).
Un investissement début 2018 sur les valorisations Biotechs supérieures à 200 Millions EUR a entraîné un gain moyen de 18%. En revanche, un investisseur qui aurait investi début 2018 sur les valorisations Biotechs inférieures à 200 Millions EUR aurait enregistré un gain moyen de seulement 2%.
Au final, la performance 2017-2018 des 14 valeurs moyennes (valorisation supérieure à 200 M€ au 01/01/17, en vert sur notre tableau) ressort à +44% au 05/03/18 contre +6% pour les 31 petites valeurs (en jaune et en rouge sur notre tableau).
Les raisons de la sousperformance des petites valeurs
Les investisseurs ont été déçus par des déceptions cliniques venant de “petites sociétés” comme Cerenis, Adocia, Genkyotex, Ose Immuno., Geneuro, Onxeo, Abivax ou par l’absence d’événements transformants qui ont pesé sur de nombreux titres comme chez Néovacs, TxCell, Hybrigenics, Quantum Genomics, Biophytis, Sensorion, Oncodesign, Theradiag, Integragen, Novacyt, DiaxonHit, Inventiva, Lysogene, ou encore Genomic Vision.
La double peine sur ces dossiers vient aussi des augmentations de capital. Etant donné qu’aucune de ces petites sociétés n’a signé de partenariat (ou du moins pas de partenariat assez significatif), elles ont eu recours à des financements dilutifs (parfois même des Equity lines, qui viennent caper la performance lors des annonces positives) voir hybrides (dette; obligations convertibles) ou bien à des tours de financements privés en excluant les actionnaires individuels et avec de plus fortes décotes.
En tous les cas, et c’est fort dommage pour le secteur, les investisseurs privilégient une poignée de sociétés, qui ont déjà montré leur capacité à exécuter leur stratégie, sans déceptions sur leurs programmes de développements, en apportant des preuves de concepts cliniques validées, avec une liquidité suffisante pour attirer les institutionnels.