Il y a quelques moi encore, Wall Street était sous le charme d’Axovant, une société spécialisée dans le traitement de maladies neurodégénératives. Valorisée plusieurs milliards de dollars il y a encore à peine 6 mois, son cours a été divisé par 10.
Voici l’évolution de la valorisation d’Axovant, depuis son introduction en Bourse :
Aujourd’hui, la société vaut environ 150 Millions $ soit à peine son Cash. A son pic, le 11 juin 2015, la société était valorisée 2,78 Milliards $. Le 20 septembre 2017, elle valait encore quelques 2,6 Milliards $…
Un rêve évanoui
Pas plus tard qu’il y a 6 mois, en Septembre 2017 , certains analystes reconnus comme Jefferies avançaient un cours de 100$ (lien ici) en cas de succès de l’étude d’Axovant dans le traitement de la maladie d’Alzheimer. Tous voyaient dans cette société de fortes probabilités de succès (Oppenheimer, Jefferies et JMP anticipaient une probabilité de succès supérieure à 50%). Mais il s’est passé tout à fait l’inverse : fiasco sur toute la ligne. Le cours actuel est 50 fois inférieur.
Il faut dire que 99,6% des essais cliniques ont été des échecs pour traiter cette maladie. Par conséquent, un succès en Phase III aurait été considéré comme exceptionnel.
L’intepirdine d’Axovant (RVT-101) focalisait ainsi toute l’attention des investisseurs depuis son IPO au Nasdaq en 2015. Le potentiel de marché de sa molécule paraissait gigantesque : à l’heure actuelle, aucun traitement digne de ce nom ne traite cette maladie. Si bien que les analystes tablaient sur des ventes de 2 à 5 Milliards $ par an pour le RVT-101.
Mais les résultats de l’étude publiés en Septembre 2017 dans Alzheimer sont sans équivoque: c’est un échec. À 24 semaines, les patients traités avec 35 mg d’intepirdine n’ont pas connu d’amélioration de la cognition ou dans les mesures d’activités de la vie quotidienne (ADCS-ADL) ni les mesures de l’échelle d’évaluation de la maladie d’Alzheimer (dite ADAS-Cog) par rapport aux patients traités par placebo. Dans notre article de fin Septembre sur cette société (lien ici), nous évoquions “une molécule sortie du chapeau”. Nous abordions également les leçons de ce terrible échec.
Et depuis, que s’est-il passé ? Et bien… la machine à échec a continué, puisque début Janvier 2018, la société annoncé avoir échoué avec son produit nelotanserin dans l’amélioration des symptômes d’une autre maladie dégénérative. Le titre a alors perdu 56% de plus.
Hier, le coup de grâce est tombé : tout le management quite le navire ! Le CEO et la vice présidente ont démissionné, “pour d’autres opportunités” selon le communiqué. Par la même occasion, 3 membres du comité exécutif ont annoncé leur départ.