La dixième édition du forum international des sciences de la vie BIOVISION, qui s’est tenu à Lyon les 15 et 16 avril, a mis en lumière plus d’une centaine de start-up et de projets en gestation, d’horizons et de nationalités différentes.
Moment phare du forum, l’Investor Conference (en partenariat avec le pôle de compétitivité Lyonbiopôle et la fédération France Biotech) a permis à une sélection d’entreprises cherchant à nouer des partenariats ou à lever des fonds dans les 18 prochains mois de se confronter à un jury d’investisseurs internationaux.
Présidé par Florent Gros, le patron du Novartis Venture Fund (plus d’un milliard de dollars sous gestion), le jury a distingué « pour leur approche particulièrement porteuse d’innovation et leur contribution aux avancées médicales et sociétales » Alizé Pharma dans la catégorie biotech et FineHeart dans la medtech. Le prix spécial du jury de l’Investor Conference est revenu à Kallistem.
Fondé en 2007 par Thierry Abribat, Alizé Pharma est un groupe d’entreprises encore non coté, qui acquiert des projets en stade de découverte ou préclinique pour les développer en clinique et nouer des partenariats afin de dégager des revenus autant à court qu’à long terme. Alizé compte deux programmes en clinique et un partenariat avec l’américain Jazz Pharmaceuticals. Chacune des entreprises composant le groupe développe son propre programme, ce qui permet de rémunérer les investisseurs de départ dès l’arrivée à maturation de chaque projet. Les porteurs ont ainsi déjà perçu 12 millions d’euros de dividendes, pour 15,1 millions apportés depuis la création.
Alizé vise le syndrome de Prader-Willi, un trouble métabolique d’origine génétique avec l’AZP531, la leucémie aiguë lymphoblastique avec l’Asparec (d’ores et déjà licencié à Jazz Pharmaceuticals) et les troubles osseux tels l’ostéoporose avec une nouvelle famille de peptides. Alizé vise d’ici 2016 une levée de 5 millions d’euros afin de lancer le programme de développement de ce nouveau programme.
De son côté le bordelais FineHeart, créé en 2010 par Stéphane Garrigue, a développé une micro-turbine cardiaque, appelée ICOMS (Implantable Cardiac Output Management System) implantée à la base du ventricule gauche sans système d’agrafe chirurgicale. Cette pompe assure un débit cardiaque respectant tout à fait le rythme des contractions physiologiques (et non un débit continu), et ce sans câble électrique ni batterie auxiliaire. Le système ne réclame qu’une puissance de 2 à 4 watts, suffisamment faible pour pouvoir être délivrée par une batterie interne d’une autonomie de 8 à 10 heures, rechargée par induction à travers la peau. FineHeart cherche à lever 12 millions d’euros pour amener sa turbine ultra légère (70 grammes) vers un marché des personnes en grande insuffisance cardiaque, estimé à 1 milliard de dollars.
Enfin Kallistem, qui recherche 3 millions pour financer ses trois prochaines années d’activité, veut s’attaquer à l’infécondité masculine (pour laquelle il existe très peu d’options thérapeutiques) avec à son actif une première mondiale : la réalisation d’une spermatogénèse complète in vitro à partir des spermatogonies obtenues par une simple biopsie. Le marché total est estimé à un pic de 2,5 milliards de dollars avec 155.000 patients recensés dans le monde. La particularité est que ce traitement n’est pas considéré comme un médicament mais comme une procédure chirurgicale dans l’état actuel de la règlementation.