Au cours du premier semestre, la biotech Adocia a engagé 20,1 millions d’euros de dépenses opérationnelles (70% de plus qu’au premier semestre 2015), dont les quatre cinquièmes ont été consacrés à la R&D. En regard de produits opérationnels en légère diminution (15,895 millions contre 16,674 millions d’euros au premier semestre 2015), cette augmentation des dépenses conduit à une perte opérationnelle de 4,168 millions sur le semestre, par rapport à un bénéfice opérationnel de 4,8 millions. La perte nette s’élève à 4,181 millions, contre un bénéfice net de 6,718 millions un an plus tôt à la même période.
La consommation nette de trésorerie se limite toutefois à 10,6 millions d’euros, ramenant à 60 millions le solde de cash dans les caisses de l’entreprise, ce qui devrait lui permettre de continuer à exécuter le plan opérationnel avec sérénité, a précisé Valérie Danaguezian, directeur financier.
Par ailleurs, Adocia a saisi l’occasion qui lui a été donnée d’acquérir le site qu’elle occupe depuis sa création en 2006, composé d’un ensemble de 7000 mètres carrés dans le centre de Lyon pour 5,2 millions d’euros (financé par un prêt bancaire).
Au plan opérationnel, ce premier semestre 2016 a été marqué par la décision stratégique d’Adocia de se consacrer exclusivement au diabète, en abonnant les projets précliniques d’anticorps monoclonaux et DriveIn. Au contraire, Adocia a lancé un nouveau projet, BioChaperone Glucagon. “Notre objectif présent est d’appliquer notre plateforme BioChaperone à d’autres protéines thérapeutiques utilisées dans le traitement du diabète, a expliqué le PDG Gérard Soula. Des premiers résultats précliniques encourageants ont été obtenus avec une formulation stable du glucagon humain qui vise le traitement des hypoglycémies sévères, indication dite de « rescue », ainsi que l’utilisation dans le pancréas artificiel bi-hormonal. Ce système, actuellement développé par plusieurs sociétés, a conduit à des résultats cliniques très prometteurs pour le traitement du diabète.”
Au cours du semestre l’entreprise a aussi annoncé les résultats de trois études cliniques distinctes sur l’insuline ultra-rapide BioChaperone Lispro, menées en partenariat avec Eli Lilly : une étude de phase 1b en administration répétée chez des patients diabétiques de type 1, une autre phase 1b en administration répétée les patients diabétiques de type 2 (beaucoup plus nombreux), et une phase 1 chez des sujets sains japonais.
Pour les mois à venir, les résultats de phase 1b lancée en 2015 et réalisée chez des patients diabétiques de type 1 utilisant des pompes, sont attendus au quatrième trimestre 2016.
Parmi les produits développés en propre, BioChaperone Combo (combinaison unique de l’insuline lente glargine et de l’insuline rapide lispro, qui pourrait faire l’objet d’un autre accord de licence) pourrait entrer en phase clinique au troisième trimestre. Les résultats de phase 1b sur HinsBet (BioChaperone insuline humaine) sont attendus sur le troisième trimestre, de même que l’étude de phase 3 menée en Inde sur BioChaperone PDGF-BB, projet sur la cicatrisation de l’ulcère du pied diabétique.